L’habitat participatif n’a (presque) rien inventé.
En 1887, près de Bruxelles, le Familistère de Godin regroupait déjà 72 logements autour d’une cour centrale destinée aux activités communes. A partir du XIXe siècle, les coopératives d’habitation ont permis à de nombreux ouvriers d’accéder à la propriété… et à un logement décent !
Au lendemain de la guerre, dans les années 50, Le Corbusier crée la Maison Radieuse.
Ce nouveau concept propose, outre ses 294 duplex, une école maternelle sur le toit, des locaux dédiés à la vie collective et des jardins familiaux. Le système d’accession à la propriété, en location coopérative, assure une stabilité des occupants et favorise une vie associative riche et pérenne.
Habiter ensemble n’est donc pas une idée nouvelle. Les hommes ont compris depuis longtemps (souvenez-vous de nos ancêtres néandertaliens) qu’ensemble on est plus fort.
Derrière le vocable d’habitat participatif, des philosophies et des valeurs s’inscrivent dans le marbre : mixité, solidarité, respect de l’homme et de la nature, lien social…
La naissance d’un projet d’habitat participatif a toujours pour origine la volonté de plusieurs personnes de dessiner – bien au-delà d’un simple plan – un projet de vie commun, avec ses espaces et ses valeurs propres. Pour eux, le bonheur doit se partager pour se démultiplier.
C’est ainsi qu’ils imaginent des espaces dans lesquels ils se retrouveront régulièrement, qu’ils pensent à une circulation qui favorise les échanges entre habitants, qu’ils conçoivent des potagers, des jardins ou des laveries collectifs. Ils militent pour un équilibre individuel basé sur des rapports sociaux enrichissants et apportent un nouvel éclairage à la notion de démocratie participative.
L’habitat partagé s’inscrit dans une logique économique : les espaces y sont rationnalisés pour éviter les pertes de place, ils sont mutualisés (avoir une chambre d’amis qui sert 3 jours par an est coûteux et inutile). La construction est réalisée avec une optimisation des coûts de production, la gestion et l’entretien sont pensés pour être les plus économes possibles en temps et en argent.
L’écologie est au cœur de tous ces projets. La réduction de l’empreinte environnementale est un prérequis incontournable. Les bâtiments sont parfaitement isolés, pensés pour réduire les ponts thermiques, équipés de panneaux solaires, de chaudières à bois… Toutes les pistes qui permettent de réduire la facture énergétique sont explorées et mises en œuvre.
Pour l’environnement, l’énergie la moins polluante est celle que l’on n’a pas besoin de produire, et pour le consommateur, la facture baisse de façon substantielle !
Enfin, le choix de matériaux respectueux de l’environnement a un impact direct sur la santé, sur la qualité de vie des habitants et la planète. Au quotidien, l’utilisation de véhicules électriques et la mise en commun des déplacements contribue aussi à préserver l’environnement de façon durable.
* En écologie, la résilience indique la capacité d’un territoire ou d’une espèce à retrouver un fonctionnement normal après avoir subi une perturbation ou une dégradation.